
Mode lecture article sur le site Éditions Henry
Chavent-Morel Marie-Agnès
poétesse, romancière, animatrice d'ateliers d'écriture
Marie-Agnès Chavent-Morel naît dans un petit village de l'Isère, Heyrieux. La maison de ses parents regorge de livres, le jardin d'endroits mystérieux peuplés d'une myriade d'êtres vivants qu'elle parcourt avec Lulu, le petit roi des forains de Trilby, un livre d'enfance sur l'abandon. Dès l'origine, apparaît chez elle le désir de garder la mémoire des êtres, des choses, peut-être pour lutter contre la perte. Elle sait aujourd'hui qu'on ne peut jamais retenir tout ce qui passe.
Elle croise différents arts (danse, peinture, musique, chant, théâtre). Elle s'ennuie dans son métier d'enseignante pour des élèves dits ordinaires. Elle décide alors de se former pour être professeur en établissement spécialisé auprès de jeunes en difficulté. S'inspirant, entre autres, de l'expérience d'Elisabeth Bing, elle initie des ateliers d'écriture dans sa classe. Dans ce bouillonnement créatif, elle écrit dans un but de publication dans ces revues, qui pour elle représentent un vivier de la littérature.
C'est la publication, dès les années 90, à La Quiinzaine littéraire, à L'Estocade, à Salmigondis, aux Ecrit(s) du Nord...
Par ailleurs, elle poursuit sa recherche en écriture, elle crée avec des amis proches l'Association des Ateliers d'écriture de l'Arabesque. Elle anime des stages d'écriture littéraire, professionnelle, est sollicitée, en tant que formatrice, par de nombreux organismes pour aider à l'écriture de contes, de nouvelles, de rapports, de notes de service, de mémoires...
Elle développe, comme metteur en scène et comédienne, le concept de lecture-spectacle avec la compagnie des Viveurs Lunaires.
Pour ne pas se taire, elle propose un premier livre, un recueil de poèmes Quelques-uns tombent dans le jour aux Editions Henry qui le publient en 2003. Elle y esthétise la souffrance des jeunes dont elle s'occupe, dans un but de mémoire et de transmission autre que celle entendue dans les médias.
Suit un roman, en 2009, Comme toi, je pense à la lumière, également aux éditions Henry.
Deux livres baignés de lumières, celle pour sortir de l'oubli, celle pour être. En effet, la couleur, la lumière sont essentielles à Marie-Agnès Chavent-Morel. Lors d'une éventuelle autre vie, elle dit désirer être peintre afin de percer le secret de fabrication d'une toile.
Dans un entretien, elle confie encore : Je suis quelqu'un de très, très, très myope. Très tôt, j'ai dû me déplacer dans l'obscurité avec la lumière au bout des doigts, puisque mes yeux défaillaient. J'ai appris toute jeune à repérer la moindre source de lumière, de luminosité. Je crois que le Monde, tout le Monde à la fois, dans les yeux, les arêtes vives, les traits impeccablement définis me donneraient une grande tristesse. J'aime le flou dans lequel je m'éveille le matin, ce flou que peu à peu je dompte pour arriver à une vision plus définie via les lentilles etc. Dans l'écriture, c'est ça. Je m'empare de quelque chose là, présent, flou, et je l'amène peu à peu au jour, au fur et à mesure des mots. Ensuite, je regarde si ça tient ou pas.
Marie-Agnès Chavent-Morel peint les mots, son écriture est précise, fluide, musicale, rythmée. Une écriture singulière où chaque phrase est travaillée, où le vers est tendu à l'extrême jusqu'à ce que la lecture à voix haute corresponde à sa voix intérieure. Une palette où l'absence, l'amour, l'innocence, l'amitié, la mort se mêlent aux cognements du monde proche et lointain.
Des sentiments qu'on semblerait peut-être à tout prix éviter aujourd'hui ?
Christian Comard
Bibliographie
Les éditions Henry ont publié Quelques-uns tombent dans le jour, poèmes et
Comme toi, je pense à la lumière, roman, dans la collection La Vie, comme elle va
Comme toi, je pense à la lumière a obtenu en 2010 le Prix du Roman régional du Lions Club
Retrouvez Marie-Agnès et les siens sur www.ecriture-arabesque.fr
Textes d'aujourd'hui (ouvrage collectif ) Les Ateliers de l'Arabesque, éditions des Traboules
Revues
La Quinzaine Littéraire, Ecrit(s) du Nord, Salmigondis, L'Estocade, Les Cahiers du Ru